ACTUS • #Surtourisme #solutions
En novembre dernier, Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’état auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a annoncé que la France avait dépassé le cap des 90Ms de touristes. Dans le même temps, le surtourisme fait les gros titres. Exagération ou réel danger, il reste que la question de la gestion du tourisme de masse est à prendre au sérieux.
Les mesures annoncées par les destinations les plus prisées sont drastiques : Barcelone empêche l’ouverture de nouveaux hôtels dans le centre, Venise a mis en place des portiques en cas de forte affluence pour réguler l’accès au centre-ville, à Angkor Vat au Cambodge le billet d’entrée a doublé, passant de 18€ à 33€*. Face à ces mesures, le numérique pourrait avoir un rôle important à jouer et des solutions à apporter.
Un rapport de McKinsey* produit en décembre 2017 propose cinq actions pour gérer le tourisme de masse :
Les deux dernières mesures semblent être les plus simples et ce sont celles qui ont été mobilisées le plus rapidement par les destinations, elles sont aussi les plus coercitives et donc celles qui peuvent impacter directement et négativement les touristes. Les trois premières, en revanche, font appel à la fameuse « Théorie du Nudge »* et sont quasi-indolores pour les touristes. Elles s’appuient également toutes sur des outils numériques afin de capter la donnée, l’analyser et la diffuser.
Répartir les visiteurs dans le temps : face à des sites surchargés, les destinations peuvent chercher à mieux répartir les visiteurs dans le temps. Cela passe par la connaissance précise des fréquentations et par le partage de cette information aux visiteurs : Google propose désormais cette fonctionnalité et des entreprises s’intéressent également à ces enjeux comme Affluences. On peut néanmoins aller plus loin en faisant du prédictif. En Normandie, l’entreprise Metigate utilise les prédictions météo alliées à une intelligence artificielle pour gérer la « météo-sensibilité » des consommateurs et des visiteurs.
Répartir les visiteurs sur le territoire : pour répondre à cet enjeu, il s’agit de faire la promotion de sites moins fréquentés en particulier auprès des visiteurs récurrents plus à même de s’éloigner des sites emblématiques d’une destination. Transmettre les informations sur les fréquentations est une première étape mais il s’agit aussi de faire un travail de promotion auprès du public. En Normandie, le projet d’internet de séjour répond en partie à cette problématique en mettant en avant des « secrets » des habitants. Autre exemple, le service d’Orange Flux Vision permet de connaître les déplacements des visiteurs, les fréquentations, les moments de forte affluence, les durées de visite etc.
Ajuster les prix pour équilibrer l’offre et la demande : on en parlait ici, le « yield management » appliqué à la culture tel qu’il est appliqué par les hôteliers ou les compagnies aériennes est un sujet sensible en France. Certains acteurs se sont cependant lancés comme le musée Grévin*.
Si toutes ces actions sont prometteuses elles ont besoin, pour être déployées, d’une base de données qualifiée. Cette première étape n’est pas la plus simple et elle ne sera possible que lorsque l’ensemble des acteurs auront la vision de toutes les opportunités que génèrent les données collectées. C’est notamment pourquoi nous organisons les rendez-vous du tourisme numérique dans toute la Normandie : un temps pour présenter les opportunités ouvertes par l’innovation et accompagner les professionnels du tourisme dans leur réflexion. Prochains rendez-vous à Rouen, Caen, à Saint Lô et le Havre. Plus d’infos ici !
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