ACTUS • #Tourisme #Affaires
Le tourisme d’affaires représentait en 2014 en France, 20 000 voyages et 70 000 nuitées, soit 34 milliards de dollars de dépenses. On estime ainsi que le tourisme d’affaires compte à lui seul pour 20% de la contribution du secteur touristique au PIB français (source : Statista). Pourtant il semble connaître un retard technologique, en retrait des innovations adoptées par le tourisme de loisirs.
Le secteur est largement verrouillé par les TMC (Travel Management Companies) et celles-ci font face à des nombreuses contraintes : elles doivent non seulement conserver leur services dit « traditionnels » mais aussi se confronter à la multiplication des services et des offres : les compagnies aériennes « low cost » et la mise en concurrence du secteur des rails ont vu exploser les acteurs, les domaines de l’hébergement et du transport ont été bouleversés par l’économie collaborative et ses plateformes en ligne comme airbnb ou uber et le mobile a profondément modifié les habitudes de consommation et les SAV. Autant d’options qui sont aujourd’hui plébiscitées par les voyageurs qui veulent autant de liberté et de personnalisation dans l’organisation de leurs déplacements professionnels que personnels. En réponse à ces nouveaux défis les TMCs sont en train d’ouvrir leur plateforme à des nouveaux acteurs, petits et gros, pour proposer plus de services. A titre d’exemple, BCD Travel a lancé le mois dernier SolutionSource permettant d’accéder à des services développés par des startups. Concur a eu la même initiative avec son App center. L’intérêt est réciproque puisqu’Airbnb comme Uber ont lancé des services spécifiques pour les voyages d’affaires. Cette tendance crée de belles opportunités vers le tourisme d’affaires pour les startups du secteur !
Autres problématiques pour les TMC : allier satisfaction employé et employeur. Nombreux sont les salariés se plaignant des contraintes imposées par leurs entreprises dans l’organisation des déplacements. En effet, du côté du voyageur, il y a des choix limités, des économies non perçues et un service pas toujours à la hauteur, du côté de l’entreprise il y a une volonté d’optimiser les coûts et le temps passé et de s’assurer de la sécurité du salarié.
Il serait par exemple possible d’intégrer aux décisions d’achat des données de productivité et satisfaction lors des déplacements : il peut être moins coûteux pour une entreprise de choisir un vol plus cher si celui-ci permet au voyageur de travailler dans de meilleures conditions (source : Noblekom) .L’intelligence artificielle permet ainsi de valoriser des données autrefois inexploitées et d’accompagner les prises de décision en y intégrant des facteurs multiples et complexes au-delà d’une simple optimisation du prix. Du côté de la sécurité et de la gestion des imprévus, objets connectés, chatbots et systèmes de messagerie sont mis en place à la fois pour garantir le suivi à tout moment du voyageur par l’entreprise et pour apporter des réponses appropriées en cas de modification des itinéraires.
Les barrières à l’entrée de l’innovation dans le secteur du tourisme d’affaires sont nombreuses : pluralité des acteurs, adaptation aux habitudes de consommation des voyageurs, gestion des processus d’entreprises…Néanmoins une fois cette barrière passée, le potentiel du secteur mérite qu’on s’y intéresse. D’autant plus que, après quelques années passées à redéfinir leur modèle face au bouleversement d’internet, les TMC ont pris la mesure de l’importance de la prospective technologique.
Partager :