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Synthèse du séminaire Dat’Agricole #3

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La 3ème édition du Séminaire Dat’Agricole s’est déroulée avec succès avec nos partenaires : Chambre d’agriculture de Normandie, Images & Réseaux, UniLaSalle et l’Université Caen Normandie ! Grands Groupes, PME-PMI, établissements de recherche, agriculteurs et étudiants du Grand Ouest se sont retrouvés pour réfléchir et échanger sur la data comme moteur de l’innovation agricole : Comment transformer les données et pour quel(s) usage(s) ? Quelle économie pour quel investissement ? Quels sont les retours des agriculteurs sur le terrain ? La data, une solution pour une agriculture durable et raisonnée ? … Autant de questions auxquelles les intervenants ont répondu lors de cet après-midi du 9 octobre 2019.

Les agriculteurs sont les meilleurs utilisateurs des nouvelles technologiques

Salima TAIBI, Responsable du « Master of Science en Big Data ou Food Data Management pour l’agriculture et l’agroalimentaire » d’UniLaSalle Rouen.

Depuis les grecs, ce sont les agriculteurs qui ont poussé les scientifiques à innover, en 1er lieu avec les statistiques ! Grâce à l’agriculture connectée et le nombre croissant d’outils numériques, la statistique a fait de belles avancées. De fait, le secteur de l’agriculture est particulièrement concerné par la data, source de multiples cas d’usages. La data représente un volume colossal d’informations valorisables. Une piste de jeux pour les statisticiens : la collecte des données se fait en continu, leur stockage est facilité et leur exploitation améliorée de jours en jours.

Fort de cette tendance et soutenu par la Chambre d’agriculture de Normandie, le Pôle TES a organisé en 2015 son département « Agriculture Connectée ». « Nous sommes rapidement arrivés à la même conclusion : les agriculteurs utilisent au quotidien des solutions numériques et ils sont en demande ! » Rémi LAURENT, Directeur Innovation R&D Chambre d’agriculture de Normandie.

La Normandie est par nature le territoire leader de l’agriculture connectée et l’ensemble des acteurs de cet écosystème travaille pour faire de la Normandie la terre d’excellence de ce nouveau marché.

Avec la création du « Master of Science en Big Data ou Food Data Management pour l’agriculture et l’agroalimentaire », la Normandie connait une recrudescence de datascientists au service de l’agriculture connectée. Ils pourront, demain, contribuer au DataLab Normandie, partenariat public/privé pour faire émerger des services autour de la donnée.

Rappelons également qu’au cœur du département de la Manche, la Ferme Expérimentale de la Blanche-Maison, créée par la Chambre d’agriculture de Normandie, travaille depuis plus de trente ans sur des orientations innovantes pour anticiper l’avenir.

  • Comment booster l’innovation en prenant en compte les freins et leviers ?

Rémi LAURENT nous a donné les clés avec un postulat de base : partir du besoin et collaborer ! La synergie des compétences est essentielle pour réussir son projet d’innovation : intégrer les dimensions « capteurs », « coûts », « réseaux », « analyses des données » et « rendu final ».

Partir du besoin et collaborer, certes, mais il faut aussi prendre en compte les tendances du marché. L’agriculteur doit produire plus et mieux, tout en respectant les enjeux économiques, sociaux et environnementaux afin de répondre aux attentes d’une agriculture durable et raisonnée. Grâce aux données et leurs analyses, les agriculteurs peuvent réduire la pénibilité et le temps de travail, améliorer la productivité, traçabilité et rentabilité de leur exploitation et production, et réduire les coûts de leur activité.

  • Vous avez dit spatialisation de la donnée ?

Tout d’abord avec Arnault TRAC, Directeur Associé du développement de Weather Measures « les données météorologiques sont au cœur des problématiques agricoles ». Il nous précise que « la météo n’est que de la statistique » devant respecter deux règles de base : véracité et vélocité. Arnault TRAC conclut sur le fait que les nouveaux usages font émerger de nouvelles pratiques et par effet domino de nouveaux métiers. En partant du besoin, on arrive à construire toute la chaine de valeur, et à mettre en application tous les concepts présentés.

Théophile HABIMANA, Intelligence & Communication à Airbus Defense & Space est sur cette même dynamique. C’est bien pour cela qu’Airbus Group a investi dans les technologies du big data au-delà de l’industrie aérospatiale. L’analyse des données recueillies est au service du diagnostic des cultures et d’agriculture de précisions ; ainsi, les agriculteurs connaissent précisément les besoins de leur exploitation. Il va même un peu plus loin en indiquant que l’interopérabilité et la rapidité de transmission des données sont primordiales dans leur traitement et dans le déploiement de solutions. Il assure également que le réseau 5G le permettra. De fait, la 5G se résume par un tryptique qui démontre la promesse d’un réseau unique aux performances accrues, pour offrir des services extrêmement variés : plus de débit, faible latence et ultra connectivité.

  • L’agriculture connectée, un enjeu de compétitivité pour les agriculteurs ?

Parce que l’innovation numérique contribue à une agriculture plus compétitive et durable, il est important d’en maitriser les outils. Xavier L’HOSTIS, Responsable innovation d’ADVENTIEL nous rappelle que depuis 20 ans les agriculteurs s’appuient sur leur expérience. Les données sont partie intégrante de cette expérience et doivent être exploitées pour développer des solutions innovantes utiles aux agriculteurs.  Xavier L’HOSTIS nous rappelle que les usages en mobilité doivent être simplifiés, ce qui aura pour conséquence directe la facilitation des accès aux services numériques, et toujours en mobilité. Dans un contexte d’intervention de terrain où les mains sont occupées, il est nécessaire de développer des solutions pratiques avec des interfaces vocales. L’intelligence artificielle adossée à ces interfaces permet de valoriser les données et les exploiter dans une optique d’approche prédictive. Xavier L’HOSTIS conclut en précisant que « les tendances en agriculture font évoluer la donnée à différents niveaux (captation, analyse, exploitation, transcription, …) :
► Agriculture durable et connectée
► Big data : permettre d’être très précis
► Automatisation : réduire notamment la pénibilité au travail
► Attente des consommateurs : être en mesure d’assurer une meilleur traçabilité »

Conclusion

La connectivité, le stockage et l’analyse des données est une manière d’accompagner les agriculteurs vers l’innovation. L’impact sur les infrastructures devra être anticipé : elles devront être redimensionnées pour répondre aux différents usages. Quoiqu’il en soit, cette innovation doit parler à l’utilisateur et être économiquement acceptable. La profession n’est pas réfractaire au changement, et a bien conscience des enjeux sociétaux. Ils ont néanmoins de moins en moins la capacité à prendre des risques d’un point de vue économique. La donnée peut livrer des prévisions de rendement, d’investissement, de traitement, … mais le droit à l’erreur doit être limité pour ne pas mettre en péril l’exploitation.

Le monde agricole est organisé, le collectif est ancré : il peut aider à l’exploitation et à l’émergence de projets. La donnée est le bien commun des agriculteurs.

Gilles LIEVENS, Coordinateur du département « e-agriculture » et Administrateur du Pôle TES et Président Innovation R&D des Chambres d’agriculture de Normandie

Le dynamisme de la Région Normandie, n’est plus à démontrer : nous avons les experts d’un côté, des agriculteurs volontaires et organisés de l’autre. La Normandie offre donc un fabuleux terrain d’expérimentation pour de nouvelles innovations !

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