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Le numérique est désormais bien intégré dans la stratégie des musées et sites touristiques : applis ou webapp, table digitale, dispositif de RA ou RV sont de plus en plus courants et permettent de mettre à disposition des visiteurs plus de contenus de façon ludique et souvent interactive. Mais les initiatives d’innovation numérique s’arrêtent souvent là...
Et pourtant, le numérique pourrait répondre à beaucoup d’autres problématiques rencontrées par les musées : la gestion de la fréquentation, la muséographie, la fidélisation des publics, le modèle économique même… C’est à ce niveau que la donnée a un rôle primordial à jouer.
La première étape d’une démarche « Big Data » est de collecter les informations qui pourront être utilisées. Les plus classiques sont la fréquentation, les expositions visitées, la typologie des publics… Le marketing digital permet d’aller plus loin : réponses à des questionnaires de satisfaction, newsletters ouvertes, articles ou pages web consultés, œuvres les plus partagées sur les réseaux sociaux, etc. Enfin, les smartphones des visiteurs sont une véritable mine d’informations : à l’aide d’une connexion wifi ou de beacons, il est désormais possible de savoir par exemple, quelles salles sont les plus fréquentées ou les œuvres devant lesquelles les visiteurs s’arrêtent le plus longtemps.
Une fois ces données collectées, les applications sont multiples :
Cette nouvelle étape de la digitalisation des musées et des sites touristiques soulève beaucoup d’interrogations qui vont au-delà des considérations technologiques : elle pose des questions éthiques sur la collecte et l’utilisation des données, elle interroge le rôle même des musées dans la société en proposant un modèle orienté vers la satisfaction des visiteurs plus que vers la culture pour elle-même, elle remet la question du modèle économique des musées au cœur du débat. Mais ces questions, plus que des freins, sont des signaux que nous sommes face à une innovation de rupture qui promet de transformer le secteur. Il revient alors à chaque musée de se l’approprier, en accord avec ses valeurs et ses ambitions, et non de la subir.
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